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Libération

La veuve Seurat critique la «désinvolture» du juge Bruguière

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La femme de l'otage disparu au Liban depuis 1985 a écrit son indignation au garde des Sceaux.
publié le 10 janvier 2006 à 20h01

Le 22 mai 1985, le sociologue Michel Seurat, chercheur au CNRS, disparaissait à Beyrouth. Avec le journaliste Jean-Paul Kauffmann, il était enlevé dans la banlieue sud de la capitale libanaise. Il devait mourir en captivité, probablement en mars de l'année suivante, si l'on en croit le groupuscule clandestin qui a annoncé le décès du chercheur. Vingt ans plus tard, sa veuve, Marie Seurat, cherche toujours à savoir la vérité sur sa mort et à retrouver son corps que les kidnappeurs, le Hezbollah ou l'un de ses avatars, n'ont jamais voulu rendre.

En 2001, elle a déposé plainte avec ses filles contre X pour l'assassinat de leur mari et père. Le dossier a été confié au juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière. A ce jour, elle précise n'avoir reçu aucune nouvelle du magistrat en dépit de deux lettres de relance de la part de son avocat. Le 25 octobre 2005, alors qu'elle n'espérait plus rien, le ministère des Affaires étrangères lui faisait savoir que des restes humains avaient été «retrouvés» dans cette même banlieue sud et que le juge était «en possession de spécimens osseux en vue des tests ADN qui doivent déterminer l'identité de la dépouille». Depuis, le silence. Pas la moindre nouvelle de Bruguière.

C'est ce qui l'a poussée à adresser au garde des Sceaux une lettre dont Libération a obtenu copie. Elle y crie son indignation devant la «désinvolture» du juge. «A chaque coup de téléphone, on me dit : "On ne sait pas, le juge antiterroriste est très très occupé, le juge antiterrori