Moscou de notre correspondante
Après la crise du gaz, la crise gouvernementale. Le Parlement ukrainien, qui examinait hier l'accord gazier censé mettre fin à la «guerre du gaz» entre la Russie et l'Ukraine, a brutalement renversé le Premier ministre Iouri Ekhanourov, accusé de n'avoir pas su gérer le conflit avec la Russie. «Nous sommes maintenant dans un vide juridique. Personne n'avait le droit de renverser le gouvernement», protestait hier soir ce Premier ministre, soutenu par le président Victor Iouchtchenko qui, du Kazakhstan où il se trouve en visite, a dénoncé une décision «anticonstitutionnelle». A quelques semaines des élections législatives, prévues le 26 mars, le président Iouchtchenko, héros d'une «révolution orange» de plus en plus chahutée, devrait tenter de maintenir Iouri Ekhanourov comme gérant des affaires courantes, estimait hier soir le politologue Mikhaïl Pogrebinski. «De toute façon, nous sommes en campagne électorale, tentait hier de rassurer cet expert. L'accord gazier avec la Russie est plus un prétexte que la vraie raison de la crise.»
Un an tout juste après la «révolution orange» qui avait semblé marquer le triomphe de la démocratie occidentale, l'Ukraine est aujourd'hui très divisée entre partisans du président Iouchtchenko, les inconditionnels de son rival prorusse Victor Ianoukovitch et ceux de Ioulia Timochenko, l'égérie à nattes blondes de la révolution, qui s'est depuis disputée avec Iouchtchenko et voudrait prendre sa revanche aux législatives