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Libération
TRIBUNE

Sharon, le tournant gaulliste

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La création de Kadima a rappelé l'initiative française pour sortir de la crise algérienne.
publié le 11 janvier 2006 à 20h02

L'hémorragie soudaine dans le cerveau du Premier ministre d'Israël, Ariel Sharon, met un terme à sa carrière politique parvenue à son apogée. Il y a quelque chose de shakespearien dans cette rencontre. Et comme une métaphore politique sur la teneur de la maladie dont il souffre.

Si cet accident cérébral avait frappé Ariel Sharon il y a huit mois, avant même l'évacuation des colonies de Gaza et avant sa démission du Likoud et la création d'un parti nouveau qui poursuive, d'une manière ou d'une autre, le processus de paix, sa disparition de la scène politique n'aurait pas rencontré un tel écho. Certes, elle aurait provoqué une profonde tristesse parmi ses fidèles, ses compagnons d'armes, dans son parti et, sans doute, dans des cercles de droite du peuple, mais en aucun cas elle n'aurait bénéficié de l'aura nationale qui l'entoure aujourd'hui. Les hommes du camp de la paix, qui le considéraient comme l'un des plus grands architectes de la politique de colonisation et l'ennemi juré de toute possibilité de compromis et de réconciliation avec les Palestiniens, ne prendraient pas le deuil de sa retraite politique.

Cependant, le tournant significatif qu'il a pris l'an dernier et, surtout, sa capacité à démanteler des colonies, dont il était le bâtisseur le plus acharné, l'ont rendu acceptable aux yeux du camp de la paix, et c'est pourquoi la crainte est née que ses successeurs n'aient pas la même énergie à démanteler des colonies qui représentent l'obstacle principal (plus que le terr