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Libération

Michelle Bachelet, le Chili au féminin présidentiel

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publié le 16 janvier 2006 à 20h04

Santiago de notre correspondante

Une femme à la tête du Chili ! C'était inimaginable il y a seulement quelques années dans ce pays considéré comme l'un des plus conservateurs d'Amérique latine. Où l'avortement, même thérapeutique, est encore un délit, où le divorce a été légalisé il y a seulement deux ans, où plus de 60 % des femmes sont à la maison. C'est pourtant devenu réalité hier soir. D'après une estimation du ministère de l'Intérieur sur la base de 97 % des bulletins dépouillés, Michelle Bachelet l'a emporté par 53,5 % des suffrages contre 46,5 % à son adversaire, Sebastian Pinera. A 23 heures, hier soir, heure de Paris, Sebastian Pinera a reconnu sa défaite. «Je tiens à féliciter mon adversaire, non seulement parce qu'elle devient la première présidente du Chili mais je veux aussi rendre hommage aux millions de femmes qui ont lutté pour parvenir à la place qui leur revient», a-t-il déclaré à la télévision.

Michelle Bachelet devient la première présidente élue d'Amérique du Sud (1). La socialiste, qui porte les couleurs d'une coalition nommée la Concertation, rassemblant, outre les socialistes, les radicaux et les démocrates-chrétiens, a relevé tous les défis au cours d'une campagne électorale qui a duré plus d'un an, sa première campagne présidentielle.

«Péchés». «La Michelle», comme on l'appelle ici, accumulait contre elle «tous les péchés», comme elle le dit elle-même en riant : femme, non croyante, mère célibataire, socialiste. Elle a réussi à surmonter le machisme a