Dans un premier temps, l'annonce du quadruple rapt dans le delta du Niger n'a pas vraiment suscité l'émoi. Courant dans la zone pétrolifère du Nigeria, ce genre d'affaire se résout d'ordinaire par de rapides négociations, l'appât du gain motivant les criminels. Quatre expatriés un Américain, un Britannique, un Hondurien et un Bulgare employés par des sous-contractants de Shell ont été enlevés, mercredi, alors qu'ils se trouvaient à bord d'un tanker sur un champ pétrolier en mer. Un diplomate a évoqué l'hypothèse d'une dispute avec les communautés de la région. Mais très vite, les événements ont pris une tournure inhabituelle.
Libération de prisonniers. Au cours d'une conversation téléphonique avec Associated Press, un homme qui s'est présenté sous le nom de Brutus Etikpaden a affirmé être l'un des ravisseurs : «Nous ne voulons pas d'argent, ce que nous voulons, c'est que l'Etat ne touche pas à notre pétrole.» Une demande confirmée par l'un des otages, à qui Etikpaden a passé le combiné : «Ils veulent le contrôle de leurs champs pétrolifères et la libération de Dokubo Asari.» Dokubo Asari est le leader de la Force des volontaires du peuple du delta du Niger (NDPVF), l'un des principaux groupes armés de la région. Son arrestation en septembre a marqué la fin d'un dialogue engagé un an auparavant avec les autorités. Il est accusé de trahison et complot contre le chef de l'Etat et jugé à Abuja. Pour obtenir sa libération, la NDPVF avait annoncé son intention de faire sauter l