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Libération

Etats-Unis : droits de l'homme en berne

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Selon Human Rights Watch, en soutenant la torture, Washington encourage les violations.
publié le 19 janvier 2006 à 20h06

Washington de notre correspondant

En matière de droits de l'homme, 2005 restera comme l'année de l'effondrement du leadership américain. C'est la thèse du rapport annuel de l'organisation américaine Human Rights Watch (HRW), un document de 532 pages présenté hier à Washington. Certes, les Etats-Unis ne sont pas le «pire», mais c'est le pays le plus influent. Or, selon Kenneth Roth, directeur de HRW, en soutenant publiquement les traitements cruels, inhumains et dégradants, l'administration Bush a encouragé les autres pays à s'asseoir sur les droits de l'homme. En 2005, soutient-il, il est apparu évident que «la torture n'était pas seulement un effet pervers et non désiré de la guerre contre le terrorisme, mais qu'elle constituait une politique délibérée de l'administration Bush».

Supplice. Exemples : en janvier, devant le Sénat, l'Attorney General, Alberto Gonzales, a défendu le droit de recourir à des traitements cruels et dégradants sur des suspects de terrorisme étrangers, en dehors du territoire américain. En mars, Porter Goss, le patron de la CIA, a justifié le supplice par l'eau, qui consiste à faire croire à l'interrogé qu'il se noie. En octobre, Dick Cheney est allé batailler au Congrès pour tenter (en vain) de torpiller une loi interdisant le recours par les Etats-Unis aux traitements cruels, inhumains ou dégradants. Kenneth Roth a également regretté que Washington ferme désormais les yeux, au nom de la lutte antiterroriste, sur les violations des droits de l'homme au