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Libération

L'ONU et la France, cibles des «patriotes»

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Le camp de Casques bleus de Guiglo a été attaqué. Quatre manifestants ont été tués.
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publié le 19 janvier 2006 à 20h06

Au troisième jour de manifestation des partisans du régime ivoirien, plusieurs quartiers d'Abidjan étaient hier barricadés. Mais les incidents les plus graves ont eu lieu à 500 km à l'ouest. Selon une source militaire, le camp des Casques bleus de Guiglo a été attaqué dans la nuit de mardi à mercredi. Bilan : 4 manifestants tués par les Casques bleus, 12 blessés. Les 300 soldats bangladais ont commencé à quitter Guiglo et la ville voisine de Duékoué.

Dans la capitale économique, ils étaient deux à trois mille, hier soir, devant le siège de l'Onuci (mission des Nations unies en Côte-d'Ivoire). Pour les fidèles du président Laurent Gbagbo, la décision du groupe de travail international de l'ONU de ne pas reconduire l'Assemblée nationale est un «coup d'Etat» inadmissible.

La riposte diplomatique a pris corps hier, alors que le parti du Président avait annoncé mardi qu'il quittait le gouvernement et ne participerait plus au processus de paix. Le Conseil de sécurité de l'ONU a promis pour aujourd'hui une «réponse ferme». Les sanctions contre les dirigeants ivoiriens et certains leaders d'opposition, agitées depuis fin 2004, n'ont jamais été appliquées. Côté français, la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, s'est dite «extrêmement préoccupée». Le chef d'état-major des armées françaises, le général Henri Bentegeat, a été moins diplomate, jugeant qu'il «était temps» de passer aux sanctions.

Président en exercice de l'Union africaine et médiateur dans la crise ivoirienne, le ch