Menu
Libération

Les frondes sociales se multiplient en Chine

Article réservé aux abonnés
Une famille a été payée pour dire que sa fille, tuée par la police, était décédée d'une crise cardiaque.
publié le 19 janvier 2006 à 20h06

Pékin de notre correspondant

Alors que les heurts entre la police et les populations s'estimant victimes d'injustices se multiplient en Chine, les autorités utilisent des moyens parfois douteux pour empêcher la diffusion de telles informations. La presse de Hongkong a rapporté, mardi, en citant plusieurs témoins, que des officiels locaux avaient payé 130 000 yuans (13 400 euros) la famille d'une fillette de 15 ans, Feng Meiying, battue à mort lors de la répression d'une manifestation, afin qu'elle atteste que celle-ci avait succombé à une «attaque cardiaque».

Matraques électriques. Un millier d'habitants de Sinfeng, un village proche de Shenzhen, avaient bloqué, samedi dernier, une autoroute pour réclamer une compensation juste pour leurs terres, réquisitionnées et vendues trois ans plus tôt par le gouvernement local à une compagnie de Hongkong. Dès le début de son intervention, la police aurait d'emblée commencé à tabasser les protestataires avec des matraques électriques. Les heurts qui ont suivi ont conduit à l'hospitalisation d'une trentaine de villageois. La fillette aurait lancé des pierres en direction des centaines de policiers, avant d'être «tabassée par la police sous les yeux de tout le monde», rapporte un témoin interrogé par téléphone.

Depuis les événements, le village est cerné par la police, qui empêche les journalistes d'y pénétrer. Les abords d'un village proche, Dongzhou, sont également surveillés depuis que, le mois dernier, trente manifestants auraient été t