Madrid de notre correspondant
Le parti séparatiste basque Batasuna, bras politique d'ETA, décrété hors la loi en mars 2003, mais toléré dans la pratique, ne pourra pas tenir son congrès. Mardi soir, le juge Fernando Grande-Marlaska, de l'Audience nationale principale instance pénale , a reconduit pour deux ans la suspension des activités politiques de l'organisation, comme l'avait fait son célèbre prédécesseur, Baltasar Garzón, en 2002.
Batasuna ne pourra pas organiser de manifestation ou de réunion publique, et les autorités veilleront à ce que ses locaux soient fermés et que ses pages web disparaissent. Tous les partis nationaux ont exprimé hier leur «satisfaction» à la suite de cette décision. Dans l'immédiat, l'interdiction concerne le congrès de Batasuna, ce samedi à Barakaldo, près de Bilbao. La police nationale et l'Ertzaintza (police autonome basque) ont reçu l'ordre d'interdire ce rassemblement convoqué par «une organisation faisant organiquement partie d'ETA». Arnaldo Otegi, l'homme fort de Batasuna, a prévenu que le «congrès aura lieu de toute façon», ce qui laisse présager des affrontements. Evincés du Parlement régional, mis au ban des institutions basques, les dirigeants de Batasuna (ultime avatar de Herri Batasuna, créé en 1978) comptaient sur ce meeting pour montrer que, en dépit de leur faiblesse actuelle, il faut toujours compter avec eux.
Après deux ans et huit mois sans attentat mortel d'ETA, le bras politique multiplie les signes de modération : sans all