Si Laurent Gbagbo espérait faire plier la communauté internationale en lançant ses «jeunes patriotes» dans les rues d'Abidjan et de plusieurs villes du sud de la Côte-d'Ivoire, il a raté son pari. Hier soir, le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné «fermement» les violences commises contre l'ONU «par des milices urbaines et d'autres groupes associés aux "jeunes patriotes", ainsi que leurs instigateurs».
En revanche, l'exécutif onusien n'a pas décrété les sanctions individuelles contre les fauteurs de troubles réclamées par les adversaires du régime (lire ci-dessous). «Mais on s'en rapproche à grands pas», assurait hier soir un diplomate. En vertu de la résolution 1572 de 2004, l'ONU peut, en effet, décider à tout moment de les appliquer. Hier soir, le Conseil de sécurité s'est contenté de préciser que «des mesures ciblées seront imposées» contre toute personne «s'opposant au processus de paix».
Barrages. Cette menace suffira-t-elle à ramener le calme en Côte-d'Ivoire ? Mercredi soir, après un entretien orageux avec le médiateur de l'Union africaine, le président nigérian Olusegun Obasanjo, Laurent Gbagbo avait appelé ses partisans à rentrer chez eux. Pourtant, toute la journée d'hier, des groupes de «jeunes patriotes» ont maintenu leurs barrages dans Abidjan, tout en continuant d'encercler le siège de l'ONU. Les soldats français de la force Licorne ont dû faire usage de gaz lacrymogènes pour tenir à distance les manifestants regroupés devant la base militaire du 43e