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Libération
Interview

«Le camp présidentiel joue la politique du pire»

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publié le 20 janvier 2006 à 20h06

Dirigeant du Rassemblement des républicains, l'un des principaux partis d'opposition au président Gbagbo, et ancien Premier ministre, Alassane Ouattara réagit au regain de tensions en Côte-d'Ivoire.

Le Premier ministre, Charles Konan Banny, sort-il affaibli de cette nouvelle crise ?

C'était l'un des objectifs visés par le parti de Gbagbo, le FPI, qui instrumentalise les «jeunes patriotes». Comme après Marcoussis et lors des événements de novembre 2004, le camp présidentiel joue la politique du pire, espérant ainsi se maintenir au pouvoir sans passer par les urnes. Il montre ainsi son opposition au processus de paix et son refus de la résolution 1633 de l'ONU qui confère au Premier ministre de larges pouvoirs. Mais les Ivoiriens sont restés sourds aux appels à descendre dans la rue diffusés par la télévision confisquée par les jeunes patriotes. La majorité de mes compatriotes est fatiguée et aspire à la paix. Ces manifestations n'ont pas mobilisé autant que par le passé. C'est un échec cuisant pour le camp Gbagbo dont la stratégie est de nous ramener en arrière chaque fois qu'apparaît une lueur d'espoir.

Le médiateur de l'Union africaine, le président nigérian Olusegun Obasanjo, a indiqué mercredi que l'Assemblée nationale n'avait pas été dissoute. Qu'en pensez-vous ?

Il n'a fait que constater un état de fait. Le mandat des députés a expiré le 16 décembre. Contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, la communauté internationale n'a pas dissous l'Assemblée. Il s'agit d'une ma