Montréal de notre correspondante
La majorité d'entre eux proviennent désormais d'Asie. Ils parlent mandarin et pendjabi, mais aussi espagnol ou arabe. Lorsqu'ils arrivent sur le sol canadien en tout cas, un tiers des nouveaux immigrants ne connaissent ni l'anglais ni le français, les deux langues officielles du pays. Accueillis à bras ouverts, année après année, ces étrangers modèlent sans cesse le visage de la nation canadienne et de ses 32 millions d'habitants. En une décennie, Ottawa a accordé le droit de résidence à près de 2,5 millions d'immigrants. Chaque année, ils sont plus de 150 000 à obtenir la citoyenneté canadienne. Et par la même occasion le droit de vote.
Mais, alors que l'immigration, premier facteur d'accroissement démographique du pays, est au centre de la réalité canadienne, toute polémique sur ce thème divisant l'Europe est totalement absente de la campagne électorale. Sur le sujet il est vrai, les débats ont cédé le pas à un large consensus. Par intelligence politique bien sûr aucun politicien ne prendrait le risque de se mettre à dos un cinquième du pays (18,4 % de la population est née à l'étranger, selon le recensement de mai 2001). Mais aussi par réalisme économique. Des experts estiment que, pour soutenir sa croissance, le Canada aurait dès maintenant besoin de 600 000 immigrants chaque année. On prévoit d'en accueillir au maximum 255 000 en 2006. Après 2011, la croissance de la main-d'oeuvre du pays sera entièrement basée sur l'immigration, prévoie