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Libération

Batasuna, profil bas au Pays basque espagnol

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Meeting indépendantiste, samedi à Barakaldo, sans référence au bras politique de l'ETA.
publié le 23 janvier 2006 à 20h08

Bilbao envoyé spécial

Un public enthousiaste, des drapeaux basques par dizaines, un service d'ordre ultra-efficace, des discours enflammés scandés par des concerts d'applaudissements, l'hymne du soldat basque repris religieusement en choeur : samedi soir, sur l'esplanade du palais des Expositions de Barakaldo, près de Bilbao, ils étaient quelque 10 000 indépendantistes à observer le sempiternel rituel des meetings de Batasuna, le bras politique d'ETA.

Suspension. Sauf que, cette fois-ci, on n'a vu aucune référence à Batasuna ni entendu une seule fois «Gora ETA» (vive ETA). Et pour cause : la police autonome basque avait l'ordre, le cas échéant, de dissoudre le rassemblement, en vertu d'une décision du juge de l'Audience nationale qui a ordonné, la semaine dernière, la suspension des activités de Batasuna jusqu'à 2008. Alors que la formation séparatiste radicale a déjà été mise hors la loi en mars 2003, mais tolérée dans la pratique, ses chefs savent qu'il leur faut se tenir à carreau.

Samedi, la consigne a été amplement respectée. Sur la scène, seul était affiché ce slogan : «Eskubide zibil eta politikoen alde» (pour les droits civils et politiques), en allusion au «droit de se réunir» et à la «répression judiciaire de l'Etat espagnol». Il y a certes eu les habituelles attaques féroces contre Paris et Madrid qui «bâillonnent le peuple basque» et lui refusent «le droit de décider de son avenir». Mais Arnaldo Otegi, l'homme fort de Batasuna, a confirmé le virage stratégique de no