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Libération

Guerre de succession au Koweït

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Le gouvernement a engagé une procédure de destitution du prince héritier, cheikh Saad.
publié le 23 janvier 2006 à 20h08

La cour du Koweït, habituellement discrète, a pris, ces dernières quarante-huit heures, des allures de maison des Borgia. La crise de succession a éclaté au grand jour, à la suite de la mort, dimanche dernier, du cheikh Jaber al-Ahmed al-Jaber al-Sabah. Le gouvernement, dirigé depuis 2003 par le cheikh Sabah, Premier ministre, a en effet engagé une procédure de destitution du prince héritier, le cheikh Saad. Agé de 76 ans et très diminué par une opération au côlon en 1997, celui-ci a convoqué le Parlement en séance extraordinaire afin de prêter serment.

Au centre de cette course de vitesse, le Parlement, qui a affirmé ne pas pouvoir se réunir à temps, est en position d'arbitre. C'est lui qui a le pouvoir de destituer le nouvel émir au vu de ses rapports médicaux et à la majorité des deux tiers de ses 65 membres. Le Parlement, plutôt favorable au Premier ministre, a accepté de se réunir en session spéciale pour une prestation de serment du nouvel émir, à la condition que ce dernier rencontre au préalable son président, Jassem al-Khorafi. Les parlementaires doutent notamment de la capacité du nouvel émir à prononcer les deux phrases nécessaires à la prestation de serment !

Des journaux locaux ont affirmé, hier, que la demande du président du Parlement de rencontrer cheikh Saad avait été refusée. Parallèlement, le gouvernement a consacré sa réunion hebdomadaire ordinaire d'hier à poursuivre «l'examen des mesures relatives à l'application de la loi sur la succession [...] et de to