«O professor» Anibal Cavaco Silva a le triomphe discret. Elu dès le premier tour avec un score de 50, 6 %, cet économiste à la mine austère et au maintien raide est devenu, dimanche, le quatrième président portugais élu au suffrage universel direct depuis la naissance de la démocratie, en 1974, et le premier de droite. Celui qui occupait la chaire d'économie à l'université de Lisbonne préparait tranquillement son retour aux affaires depuis deux ans.
Succès. Homme de dossiers, infatigable travailleur, Cavaco Silva, 66 ans, a mené une campagne sur le thème du sauvetage de l'économie du pays, rappelant sans cesse son succès lorsqu'il était Premier ministre, entre 1985 et 1995, période de boom économique où l'on a vu le Portugal se développer à un taux de 4 % par an. Cavaco, proche de Durão Barroso, président de la Commission européenne, a su se présenter devant le peuple avec un slogan de campagne éloquent : «Je sais que le Portugal peut gagner.»
Il a proposé au gouvernement de centre gauche une «coopération loyale d'entraide réciproque». Il pourrait même devenir un allié objectif du Premier ministre, José Socrates, dans une «cohabitation» à la portugaise. Soucieux de réduire le déficit budgétaire portugais, le plus important de la zone euro, Socrates a augmenté les impôts et reculé l'âge de la retraite des fonctionnaires, ce qui a déclenché des grèves dans le secteur public. Le nouveau président est aussi partisan de ces réformes et il se servira de son excellent réseau dans les