C'est un rapport accablant sur les violations du droit commises par l'administration américaine dans sa lutte contre le terrorisme avec les «restitutions», c'est-à-dire les enlèvements de «suspects» pour les emmener par avion vers un pays où ils seront torturés. Même si elle ne fournit pas de nouvelles révélations sur les possibles prisons secrètes de la CIA en Europe, la longue enquête du Suisse Dick Marty (1) devant l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe représente une excellente synthèse sur «l'externalisation de la torture» dénoncée depuis des mois par les organisations de défense des droits de l'homme comme Amnesty International et Human Rights Watch. Elles avaient compté quelque 800 vols effectués depuis 2001 par les six avions affrétés par la CIA pour transporter des «suspects» d'un centre de détention illégal à un autre ou pour les rendre à leur pays d'origine.
Fortes pressions. Le rapport de Dick Marty confirme l'ampleur du phénomène. Le parlementaire helvète n'a pas hésité, dans une conférence de presse, à accuser l'administration Bush «d'exercer de fortes pressions» contre les médias d'outre-Atlantique, citant comme exemples le Washington Post et la chaîne ABC, qui, bien que disposant d'informations provenant de sources différentes, «crédibles, bien informées et dignes de confiance», ont ainsi renoncé à les diffuser. Dick Marty reconnaît d'ailleurs tout ce que son travail doit aux informations sorties par la presse car «le Conseil de l'Europe a seulement