Montréal de notre correspondante
Faut-il avoir peur de Stephen Harper ? La question, maintes fois soulevée lors de la campagne électorale canadienne, semblait lundi avoir trouvé sa réponse dans les urnes. A peine élu Premier ministre, le chef conservateur a pourtant pris soin de rassurer ses concitoyens. «Ce soir, notre grand pays a voté pour le changement, a déclaré Stephen Harper de sa circonscription de Calgary (Alberta), où ses partisans étaient rassemblés tard dans la nuit pour fêter le retour des conservateurs au pouvoir après treize ans d'absence. Mais, en réponse à tous ceux qui ont tenté de le diaboliser ces dernières semaines en le dépeignant comme un radical proche de la droite ultraconservatrice américaine, Stephen Harper a précisé : «Le changement de ce soir est un changement de gouvernement, pas un changement de pays.» Avant de conclure son discours par un «God bless Canada» dont il semble être devenu coutumier et qui, décidément, continue de faire sursauter de ce côté-ci de la frontière...
Intellectuel. Agé de 46 ans, le chef conservateur a fait ses armes comme assistant parlementaire, puis conseiller politique au sein du Parti conservateur, avant d'être élu une première fois au Parlement, en 1993, sous la bannière du Parti réformiste qu'il a contribué à créer. Cet intellectuel passionné par la politique et les idées (mais aussi par le hockey, à propos duquel il rédige actuellement un ouvrage) est devenu, en 2002, chef de l'Alliance canadienne (qui a succédé a