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Libération

Pays-Bas: l'étranger n'a pas son mot à dire

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Un projet de la ministre de l'Intégration préconise que le néerlandais soit la seule langue parlée en public.
publié le 26 janvier 2006 à 20h09

Amsterdam de notre correspondante

La ministre de l'Intégration, Rita Verdonk, ne veut plus entendre parler que néerlandais dans les rues des Pays-Bas. C'est l'un des grands points de son nouveau projet, qui voudrait «renforcer l'identité néerlandaise» à travers un code de bonne conduite national. Son objectif : «clarifier» ce qui est attendu des étrangers résidant aux Pays-Bas, comme le respect de l'égalité entre hommes et femmes et le principe de non-discrimination.

Rita Verdonk, 50 ans, ancienne directrice de prison et ministre la plus populaire du gouvernement de centre droit au pouvoir, a admis avoir été inspirée par un code similaire que vient d'instaurer la droite populiste à Rotterdam. La ministre a bien précisé ne pas vouloir «interdire» les langues étrangères, ni instaurer une «police linguistique». Elle entend simplement faire une «recommandation» aux immigrés.

«Rejet absolu». Son idée n'en a pas moins provoqué un tollé. Les jeunesses de son propre parti, les libéraux du VVD, auxquelles elle a exposé son projet le 21 janvier, ont tout de suite exprimé leur «rejet absolu». Au sein du VVD, Laetitia Griffith, élue locale d'origine surinamaise, a défendu «le droit à parler la langue de son choix en public». Si les chrétiens démocrates (CDA, au pouvoir) sont plutôt favorables à ce code de conduite, leurs alliés démocrates du D66 s'interrogent. «C'est comme si j'étais contrainte de parler français avec mon mari quand nous sommes en vacances en France», a commenté la députée