Walid Joumblatt, l’une des principales figures de la vie politique libanaise, vit aujourd’hui reclus dans son château de Moukhtara, au coeur de la montagne druze. Ayant rompu en 2004 sa longue alliance avec Damas, le chef du PSP (Parti socialiste progressiste) est considéré, avec Saad Hariri, le fils de l’ex-Premier ministre assassiné, comme la personnalité libanaise la plus menacée par un attentat.
Plusieurs de ses proches participent au cabinet de Fouad Siniora, actuellement paralysé par le boycott de cinq ministres chiites qui protestent contre la décision du gouvernement de demander l'extension de l'enquête internationale sur la mort de Hariri aux autres assassinats politiques. A l'occasion de l'anniversaire de l'assassinat de Hariri, le 14 février, il a annoncé une manifestation monstre à Beyrouth pour rassembler à nouveau le front antisyrien, dont il est le principal leader.
Le gouvernement est paralysé depuis qu'il a réclamé qu'un tribunal international s'occupe de tous les attentats commis au Liban. Comment sortir de cette impasse ?
Il faut trouver un équilibre entre les partisans de l'indépendance du Liban et ceux qui veulent une nouvelle alliance du Liban avec la Syrie et l'Iran. C'est un enjeu fantastique. Cette nouvelle alliance va contre l'intérêt du pays. Nous ne sommes pas obligés au Liban de défendre le réacteur nucléaire ou l'arme atomique de l'Iran.
Les cinq ministres chiites boycottent-ils le gouvernement sur instruction de Damas ?
Oui. Parce que le seul