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Libération

Russie : contre les ONG, des «espions» qui tombent à pic

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publié le 27 janvier 2006 à 20h10

Moscou de notre correspondante

«On ne peut pas dire que cet argent ne sent pas mauvais.» Vladimir Poutine en personne a envoyé un avertissement très clair à toutes les ONG (organisations non gouvernementales) qui travaillent en Russie, faisant mine de prendre au sérieux l'affaire des «espions britanniques». «De bons objectifs ne peuvent pas justifier des méthodes pareilles», a tancé mercredi le président russe, commentant les «révélations» faites dimanche par le FSB, les services secrets russes hérités du KGB. Le FSB dit avoir démasqué quatre diplomates de l'ambassade de Grande-Bretagne à Moscou qui, communiquant via une «pierre électronique» cachée dans un parc, auraient financé au moins deux importantes ONG travaillant en Russie, le groupe Helsinki et le fonds Eurasie. «Il est déplorable que des ONG soient financées par des services secrets», a morigéné Poutine.

Subventions. Sachant que le président russe a fait carrière au KGB, il pourrait être amusant de noter quelle répulsion les services secrets semblent aujourd'hui lui inspirer. Si seulement ce n'était pas là un message très inquiétant pour toutes les ONG actives en Russie. «C'est vraiment le retour au passé», s'inquiète Tatiana Kassatkina, directrice de Memorial, l'une des plus valeureuses ONG russes, qui traque les violations des droits de l'homme passées et présentes. «Que les ONG russes reçoivent des financements étrangers, c'était connu et cela se fait de façon ouverte. Mais là, on cherche à accréditer l'idée que l