Au lendemain de la victoire écrasante du Hamas aux élections palestiniennes, Israël se réveille avec, à sa porte, un «Hamastan», comme le clame la droite. Devant le flot de réactions enflammées, voire catastrophistes, le Premier ministre par intérim, Ehud Olmert, s'est voulu homme d'Etat plus que politicien, au cours du cabinet de sécurité réuni jeudi soir : tout en récusant une Autorité palestinienne sous direction du Hamas, une «entité encourageant le terrorisme que le monde et Israël ostraciseraient», il a affirmé devant ses ministres : «Je suggère de ne pas nous laisser entraîner à des réactions hâtives. Nous ne sommes qu'au début d'un processus. Israël est un Etat fort, inutile donc de paniquer, mais nous devons nous conduire avec sang-froid et examiner soigneusement l'évolution de la situation.»
Première conséquence : après avoir eu la tentation de les bloquer, Israël réglera à l'Autorité palestinienne les quelque 36 millions d'euros d'avoirs fiscaux qu'il lui doit. Ce qui a soulevé la colère de Silvan Shalom, ex-ministre des Affaires étrangères et numéro 2 du Likoud : «C'est un scandale, il faut cesser immédiatement la distribution de cadeaux à l'Autorité palestinienne.»
Pour autant, à en croire un sondage paru vendredi dans le quotidien populaire Yédiot Aharonot, la population israélienne semble moins ébranlée que sa classe politique. Interrogés avant l'annonce de la victoire écrasante des islamistes palestiniens, 48 % des Israéliens se sont dits favorables à un dialog