Gaza envoyé spécial
Que vont faire les islamistes de leur victoire ? Au lendemain des élections législatives qui ont donné 76 sièges sur 132 au Hamas, la question agite la société civile palestinienne. «Pour la première fois dans l'histoire du Proche-Orient arabe, un parti islamique d'opposition a remporté un succès indiscutable dans une consultation sans fraudes, note Raji Sourani, le directeur du Centre palestinien pour les droits de l'homme. Le Hamas, qui a été surpris, plus que quiconque, par sa victoire, va devoir s'adapter à cette nouvelle donne. Je ne suis pas certain que ses dirigeants soient prêts à former seuls un gouvernement, car il leur faudra prendre la responsabilité de territoires qui sont toujours occupés quand leur discours a toujours été celui du refus de la collaboration avec Israël.»
Partage. Profond dilemme qui incite les islamistes à multiplier les appels du pied au Fatah. Le Hamas se sentirait plus à l'aise dans un gouvernement d'union nationale incluant toutes les factions palestiniennes, mais qui lui permettrait surtout de partager avec les nationalistes le lourd coût politique des contacts quotidiens avec les Israéliens. Chef de file des islamistes lors de ces élections, Ismaïl Haniyeh a téléphoné au président de l'Autorité palestinienne. «Nous sommes convenus de nous voir dans les tout prochains jours pour discuter de la forme de partenariat politique», a-t-il assuré vendredi. «Je n'ai, jusqu'à présent, demandé à personne de former le gouvernement,