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Libération

L'heure des comptes a sonné au Fatah

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publié le 30 janvier 2006 à 20h11

Jérusalem de notre correspondant

Sonné debout par l'écrasante victoire électorale des islamistes, le Fatah doit désormais faire face à une fronde dans ses rangs. Une direction nationaliste titubante se voit sommer d'assumer sa responsabilité dans la défaite, alors que se discute la formation d'un gouvernement de coalition. La charge contre cette possible cohabitation avec le Hamas est menée par les deux anciens patrons de la Sécurité préventive, Jibril Rajoub en Cisjordanie et Mohammed Dahlan dans la bande de Gaza. Pendant des années, ces frères ennemis se sont livré de féroces batailles pour le contrôle suprême des organes de sécurité. La perspective d'une victoire électorale des islamistes a rejeté ces chicaneries à l'arrière-plan.

Chasse sans merci. L'enjeu n'est pas vraiment négligeable pour les sicaires du régime mis en place après la signature des accords d'Oslo, en 1993. Nombre de cadres clandestins de la première Intifada ont été aspirés dans les services de sécurité intérieure, qui ont livré une chasse sans merci aux islamistes après la vague d'attentats-suicides de 1996. Ces serviteurs zélés du processus de paix ont connu une ascension sociale fulgurante, alliée à un train de vie tout à fait confortable. Le Hamas n'a rien oublié et ses militants torturés pourraient avoir du mal à pardonner.

Les chefs de l'appareil sécuritaire jouent plus que leur avenir politique. L'offensive a donc commencé à déborder des bureaux feutrés des instances officielles du parti.

En Cisjorda