Rome de notre correspondant
«Irréaliste». A plusieurs reprises, Silvio Berlusconi a catégoriquement exclu l'hypothèse. Mais, à l'approche des législatives du 9 avril, le Cavaliere, à la traîne dans les sondages, n'écarterait plus totalement l'idée du coup de théâtre électoral : passer les clés de la coalition de droite au sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, Gianni Letta. «La surprise pourrait intervenir entre fin février et les premiers jours de mars. Une entente en ce sens entre les dirigeants de la coalition de droite a été scellée avant Noël», écrivait il y a quelques jours le journal Corriere della Sera.
Depuis des mois, les alliés centristes de Berlusconi réclament un changement de leader, considérant que ce dernier, devenu trop impopulaire, représente l'obstacle à une victoire de la droite. Plus récemment, son ancien porte-parole et directeur du quotidien Il Foglio, Giuliano Ferrara, a également plaidé pour un désistement en faveur de Gianni Letta.
Ancien journaliste devenu l'un des responsables de l'empire de communication du Cavaliere avant de le suivre à la présidence du Conseil, Gianni Letta est l'éminence grise du patron de Forza Italia. Avec ses allures de cardinal, il est l'homme des missions difficiles, l'artisan des médiations impossibles, unanimement respecté. Surtout, il est l'un des seuls collaborateurs auxquels Berlusconi se fie aveuglément. Son entrée sur la scène politique pourrait séduire les modérés et déstabiliser la très hétérogène coalit