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Libération

Relents d'Apartheid à Pretoria

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Les réfugiés en provenance du Zimbabwe sont confrontés à une violente xénophobie.
publié le 31 janvier 2006 à 20h12

Johannesburg de notre correspondante

Triste début d'année pour les Zimbabwéens en Afrique du Sud: deux d'entre eux ont été tués et plusieurs autres blessés, le 4 janvier, après avoir été battus à mort par leurs voisins sud-africains, dans le bidonville de Shoba, au sud de Pretoria. La police a arrêté 36 résidents qui ont participé à cette chasse à l'homme, provoquée par une rumeur : un jeune du bidonville, tué à Noël, aurait été poignardé par un Zimbabwéen.

Cette attaque raciste n'est pas une première en Afrique du Sud. «Les étrangers africains jouent le rôle de bouc émissaire dans les bidonvilles, où ils sont tenus pour responsables du manque de logement, du chômage élevé et de la forte criminalité», explique la psychologue Bronwyn Harris du Centre d'études de la violence et de la réconciliation, à Johannesburg. Le phénomène est universel, mais, selon Harris, deux caractéristiques propres à l'Afrique du Sud s'y rajoutent: «La culture de violence et d'intolérance, héritée du régime d'apartheid, et l'isolement dans lequel ont vécu les Sud-Africains, coupés du reste du continent jusqu'au début des années 90.»

Petits boulots. Avant cette date, seuls des migrants des pays voisins étaient autorisés à venir travailler en Afrique du Sud, pour des contrats limités, dans les mines notamment. Aujourd'hui, ils sont des centaines de milliers, attirés par les mirages de la première puissance économique du continent noir. La plupart sont originaires d'Afrique australe et centrale, mais certa