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Libération

Le Népal dans l'impasse démocratique

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Un an après son coup d'Etat, le roi maintient des élections boycottées par les partis et la guérilla maoïste.
publié le 1er février 2006 à 20h13

Katmandou envoyé spécial

Poing levé, bandana noir sur la tête, Prateek Ketri, étudiant à l'université de Katmandou, hurle de toutes ses forces au premier rang de la manifestation. «A bas la monarchie autocratique !» «Vive la République !» reprennent en choeur les centaines de partisans des principaux partis politiques népalais, surveillés de près par les forces de police antiémeutes. Une scène quasi quotidienne, ces dernières semaines, dans la capitale du petit royaume himalayen, où le roi Gyanendra s'est emparé des pleins pouvoirs il y a maintenant un an. La plupart des Népalais sont en effet de plus en plus sceptiques quant à sa volonté proclamée de ramener progressivement le pays à la démocratie, estimant au contraire qu'il fait tout pour se maintenir au pouvoir. Surtout depuis qu'il a interdit la grande manifestation prodémocratie prévue le 20 janvier, arrêtant les leaders politiques par centaines et imposant un couvre-feu pour tenter de tuer dans l'oeuf le vent de protestation. Depuis lors, il ne se passe pas une journée sans heurts à Katmandou, mais aussi, de plus en plus, dans d'autres villes du pays. «Notre roi se comporte en dictateur, il nous fait honte, il doit rendre le pouvoir», affirme Prateek Ketri.

«Absolutiste». Un an après son «coup d'Etat royal», le souverain est parvenu à faire l'unanimité contre lui, non seulement dans son royaume, mais aussi au sein de la communauté internationale. «Quand il a pris le pouvoir, il avait le bénéfice du doute car il prometta