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Libération

Moussaoui, un coupable idéal

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Le procès du seul inculpé des attentats de 2001 doit débuter le 6 février.
publié le 1er février 2006 à 20h13

Montpellier de notre correspondant

«Je réclame une justice équitable. Je ne veux pas que les Américains se servent de mon fils comme d'un coupable idéal.» Ainsi parle Aïcha el-Wafi, la mère de Zacarias Moussaoui, ce Narbonnais de 38 ans seul inculpé, à ce jour, pour les attentats du 11 septembre 2001. A quelques jours de l'ouverture du procès de son fils, le 6 février, cette Marocaine d'origine, mère de quatre enfants, tous nés et élevés en France, demande «simplement que [son] fils soit jugé pour ce qu'il a réellement fait, pas parce que c'est un Arabe». Car c'est une des caractéristiques de cette affaire : le 11 septembre 2001, Zacarias Moussaoui se trouvait... dans une prison américaine, arrêté quelques semaines plus tôt à cause d'un visa expiré. «Certes, rappelle François Roux, le correspondant français de l'équipe d'avocats américains qui vont tenter de sauver Moussaoui de la peine capitale, en droit américain comme en droit français, l'intention est punissable s'il y a commencement d'exécution d'un crime (le Français a admis avoir pris des cours d'aviation dans l'intention de commettre un attentat, ndlr). Mais dans la jurisprudence américaine, il n'existe aucun cas de condamnation à mort de quelqu'un qui n'a jamais donné directement la mort.»

Autre angle d'attaque de la défense : les circonstances atténuantes. «Avec mes collègues américains, poursuit François Roux, nous avons réussi à remonter le fil de toute l'histoire de ce jeune, dont l'enfance a été véritablement fra