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Libération

Scandale d'écoutes en Grèce: l'Amérique pointée du doigt

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Les portables de 46 personnalités ont été espionnés lors des JO de 2004.
publié le 4 février 2006 à 20h15

Athènes correspondance

Qui a écouté pendant près d'un an le coeur de l'Etat grec ? Les téléphones portables du Premier ministre conservateur, Costas Caramanlis, de cinq de ses ministres ­ dont ceux des Affaires étrangères et de la Défense ­, de hauts responsables militaires, d'un commissaire européen et de la maire d'Athènes ont été sur écoutes pendant l'année des Jeux olympiques d'août 2004 ­ les plus surveillés de l'histoire des olympiades, avec 1,2 milliard d'euros alloués à la sécurité.

«L'amériquécoute». Le gouvernement, qui a solennellement révélé les faits jeudi, a laissé l'opinion publique sur sa faim en renvoyant à la justice la tâche de découvrir les responsables. Mais pour la presse de gauche le nom du coupable ne fait aucun doute : «L'amériquécoute», «Quatre antennes et une ambassade [américaine]», «Espionnage américain contre la Grèce», titraient vendredi les journaux d'opposition. Une thèse également jugée «prédominante» par le grand journal populaire de droite Eleftheros Typos, dans un pays qui reste viscéralement antiaméricain.

Les ministres de l'Ordre public, Ghiorgos Voulgarakis, et de la Justice, Anastasis Papaligouras, ont révélé qu'une liste de 46 personnes était visée. Ils en faisaient eux-mêmes partie, tout comme un ancien ministre socialiste, des hommes d'affaires, des journalistes, des militants pacifistes et une dizaine de ressortissants étrangers, notamment pakistanais et irakiens, dont un journaliste d'Al-Jezira.

Les écoutes ont eu lieu entre juin 200