Il y a eu, juste après la guerre, la philosophe Simone de Beauvoir et le Deuxième Sexe (1949), qui théorisa l'oppression historique des femmes. Puis il y a eu Betty Friedan, la femme au foyer dans sa banlieue, qui écrit en 1963 le manifeste de la révolte, la Femme mystifiée, qui allait déclencher les mouvements de libération des femmes aux Etats-Unis et dans le monde.
«Mythe féminin». Morte samedi à 85 ans, Betty Friedan était née en 1921, un an après que les Américaines ont obtenu le droit de vote (les Françaises attendront De Gaulle qui le leur accordera en 1944). Elevée dans une famille de juifs immigrés de Russie dans l'Illinois, elle avait fait des études brillantes dans les universités de Smith et de Berkeley, commençant une carrière de journaliste qu'elle abandonne pour se marier et élever ses enfants dans une banlieue de New York : comme toute une génération de femmes de la classe moyenne dans le boom économique de l'après-guerre, découvrant les joies d'une vie confortable entourée de nouveaux appareils électroménagers. Mais aussi l'ennui, l'alcool, les tranquillisants, les psychanalyses. Chargée de faire une enquête chez les anciennes élèves de sa promotion à l'université, Betty Friedan allait s'apercevoir que ces diplômées étaient tombées victimes de ce qu'elle appelle «le mythe féminin» qui fait croire aux femmes que le Bonheur, c'est trouver un mari, faire la cuisine et le ménage, conduire et chercher les enfants à l'école...
Egalité. Elle écrit donc la Femme mysti