La presse l'avait affublé du sobriquet de «Capitaine Crochet». Borgne avec une main en moins, l'imam fanatique Abou Hamza, figure de proue du «Londonistan» à la fin des années 90, a finalement été condamné, hier à Londres, à sept ans de prison pour «incitation au meurtre et à la haine raciale». Il risquait la prison à vie. Boutefeu exalté qui ne cachait pas ses sympathies pour Al-Qaeda ou le GIA algérien, l'ancien imam de la mosquée de Finsbury Park tenait des prêches enflammés contre les juifs et les non musulmans, où il appelait à «saigner» l'ennemi si besoin avec «un couteau de cuisine, sans épargner les femmes et les enfants».
Faux documents. Les jurés avaient eu droit aux enregistrements de neuf discours de ce type et ils avaient été invités à se plonger dans les quelque 600 pages de transcription de ses prêches, jusqu'à ce qu'il soit officiellement démis de ses fonctions d'imam, en janvier 2003. Les perquisitions avaient permis à l'époque de saisir sur les lieux des armes et des centaines de faux documents passeports, cartes de crédit, cartes d'identité vierge, etc.
Abou Hamza ne fut pourtant arrêté qu'un an plus tard et il n'a jamais été inculpé de faits de terrorisme. Longtemps il fut considéré comme un «clown» par les services de sécurité, qui préféraient le tenir à l'oeil ainsi que les islamistes radicaux gravitant autour de la mosquée de Finsbury Park. Pour d'autres, cet ancien combattant d'Afghanistan où il a perdu sa main , égyptien d'origine devenu britann