Après moult hésitations, les Nations unies sont finalement passées à l'acte. Tard dans la soirée d'hier, l'ONU a officialisé des sanctions visant trois personnalités ivoiriennes accusées de bloquer le processus de paix en Côte-d'Ivoire.
Emeutes. Deux des principaux dirigeants de la nébuleuse «patriotique», favorable au président Gbagbo, Charles Blé Goudé et Eugène Djué, mais aussi un «petit» chef des rebelles du Nord, Martin Fofié Kouakou, sont désormais frappés d'une interdiction de voyager et d'un gel de leurs avoirs financiers à l'étranger. Les deux premiers sont sanctionnés pour leur rôle dans les émeutes qui ont visé l'Onuci (forces de l'ONU en Côte-d'Ivoire) à la mi-janvier, et plus généralement pour leur responsabilité dans les violences qui émaillent la crise ivoirienne depuis septembre 2002.
Le troisième a été sanctionné dans un souci d'équilibre politique, car les rebelles qui tiennent le nord du pays depuis trois ans et demi n'ont pas attaqué la communauté internationale récemment. En revanche, ils se sont rendus coupables d'atrocités recensées par l'ONU. En juin 2004, le «commandant Fofié» avait joué un rôle clé dans des affrontements entre rebelles qui ont entraîné la mort de plusieurs dizaines de civils.
Tout ça pour ça ? Des observateurs reprochent à l'ONU d'avoir ciblé des «lampistes» plutôt que des leaders politiques à Abidjan ou à Bouaké (fief des rebelles). «C'est un premier pas : nous avons ciblé l'échelon intermédiaire du pouvoir en Côte-d'Ivoire. Mais en c