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Libération

Idrissa Seck libéré en demi-finale au Sénégal

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Accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat, l'ex-dauphin de Wade a été blanchi.
publié le 9 février 2006 à 20h17

Dakar de notre correspondante

Coïncidence ? Au moment où Idrissa Seck, ancien Premier ministre sénégalais, quittait Reubeuss, la prison centrale de Dakar, la télévision entamait la retransmission en direct de la demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) opposant le Sénégal à l'Egypte. Un match évidemment très suivi qui s'est soldé par la victoire des Egyptiens. Après sept mois de détention, Idrissa Seck a été blanchi des accusations d'«atteintes à la sûreté de l'Etat et à la défense nationale» fin janvier, à la suite d'un non-lieu partiel rendu par la commission d'instruction de la Haute Cour de justice. Nombreuse, la foule aurait été plus dense encore pour accueillir celui que ses partisans surnomment affectueusement «Idy», n'était la demi-finale de la Coupe d'Afrique... Malick Ndiaye, sociologue et président du Cercle des intellectuels du Sénégal, juge ce télescopage entre le judiciaire et le sport «navrant pour l'image du pays».

Au lendemain de cette libération, nombre de Sénégalais restent perplexes. On présentait dans les allées du pouvoir l'ancien Premier ministre comme l'ennemi public numéro un, le voici désormais libre. La crédibilité des institutions a été atteinte par ce qu'un journal de la place qualifie de «vaudeville qui a connu un dénouement en queue de poisson». «On l'a emprisonné pour dissimuler la vérité, ajoute Malick Ndiaye. Mais elle finira par sortir dans les urnes.»

Feuilleton judiciaire. Peut-être, mais plus tard que prévu. En décembre dernier,