Rome de notre correspondant
Berlusconi au petit déjeuner, Berlusconi dans la journée, Berlusconi en soirée et vice versa. A l'approche des législatives du 9 avril, les Italiens assistent à un show médiatique sans précédent du patron de Forza Italia. Le Premier ministre et «tycoon» des médias se répand sur ses propres télévisions (les trois principales chaînes privées du pays) mais aussi sur la RAI, l'audiovisuel public, et la 7, le canal privé contrôlé par Telecom Italia. C'est d'ailleurs sur cette petite chaîne qu'il a réellement donné, début janvier, le coup d'envoi de sa campagne : il a enchaîné un débat politique avec Giuliano Ferrara, son ancien porte-parole et directeur du quotidien Foglio (contrôlé par Veronica Lario, épouse Berlusconi) puis, dans le studio d'à côté, une émission de football, en tant que président du Milan AC, dans un très populaire programme sportif.
Dissolution. Depuis, c'est une déferlante. Du 1er au 20 janvier, Silvio Berlusconi a occupé les antennes pendant 7 heures 37 minutes contre seulement 1 heure et 9 minutes pour Romano Prodi. Depuis, l'écart s'est accentué. D'autant qu'en toute hâte Berlusconi a retardé de quinze jours du 29 janvier au 11 février la dissolution du Parlement, qui marque le début officiel de la campagne électorale. A partir de cette date, la loi prévoit en effet une parité en termes de temps d'antenne pour les différentes formations politiques.
Devant ce déséquilibre télévisuel en faveur de Berlusconi, le chef de l'Etat Car