L'homme est lisse, plutôt élégant et parfaitement urbain. Au troisième tour de scrutin, Fatmir Sejdiu, 54 ans, seul candidat en lice, a été élu vendredi par le Parlement du Kosovo président de cette province du sud de la Serbie peuplée en écrasante majorité d'Albanais de souche, qui aspirent à l'indépendance.
«Cette fonction représente un poids particulier pour moi, étant donné qu'elle était exercée auparavant par notre président historique», a déclaré modestement cet infatigable et dévoué bras droit du défunt «père de la nation», Ibrahim Rugova, mort le 21 janvier d'un cancer au poumon.
«Statut final». Fatmir Sejdiu va s'installer à son tour dans le petit palais ocre au coeur de Pristina qui fut le siège du musée du Kosovo avant de devenir celui de la présidence. Les pouvoirs dont il disposera sont surtout honorifiques, les compétences du Kosovo n'étant guère plus étendues que celle d'un Land allemand. La province est sous protectorat international depuis le départ des forces serbes en juin 1999.
Premier rendez-vous pour le nouveau président : fin février doivent commencer les négociations entre Serbes et Albanais sur le «statut final», avec la médiation de l'envoyé spécial de l'ONU, le Finlandais Martti Ahtisaari. Trouver un compromis tient de la gageure. Belgrade veut conserver une souveraineté au moins formelle sur une province qu'elle considère comme le berceau de la culture serbe. Pour les Albanais, il est hors de question de renoncer à leur rêve d'indépendance.
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