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Libération
Interview

«Nous savons qu'Al-Qaeda essaie de s'installer au Liban»

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publié le 11 février 2006 à 20h18

Beyrouth de notre correspondante

Ahmed Fatfat a été nommé dimanche soir ministre de l'Intérieur par intérim du Liban. Il succède à Hassan al-Sabaa, qui a présenté sa démission après les émeutes de musulmans dans un quartier chrétien de Beyrouth, protestant contre la publication de caricatures de Mahomet dans des journaux européens. Ahmed Fatfat est membre du Courant du futur, le parti dirigé par Saad Hariri.

En une semaine, 416 manifestants ont été arrêtés, dont 138 Syriens. Certains appartiennent-ils aux renseignements syriens ?

Nous sommes en train de les interroger, mais ce que je peux vous dire dès à présent, c'est que nous recherchons des individus qui sont impliqués dans les événements de dimanche et ont des liens avec d'anciens responsables des services de renseignement syriens au Liban, dont Rostom Ghazalé (chef des services de renseignements syriens au Liban entre 2003 et 2005, ndlr).

Y a-t-il beaucoup de groupes radicaux sunnites au Liban ?

Il y a une dizaine de groupuscules dans différentes régions du pays : au Nord, dans la plaine de la Bekaa et dans les camps de réfugiés palestiniens. Ils sont tous liés à la Syrie. Par ailleurs, nous savons que, depuis quatre-cinq mois, Al-Qaeda essaie de s'installer au Liban. L'organisation infiltre des combattants et recrute sur place. Le terreau est fertile. Récemment, nous avons démantelé deux groupes suspectés d'appartenir à ce réseau. Il y a un mois, nous avons arrêté treize individus ­ originaires de différents pays du Moyen-O