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Libération

Un Américain de 6 ans accusé de harcèlement sexuel

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Un écolier a été renvoyé trois jours pour avoir «touché la peau» d'une camarade de classe.
publié le 11 février 2006 à 20h18

Washington de notre correspondant

Pour avoir glissé deux doigts dans la ceinture d'une de ses petites camarades assise par terre devant lui, et ainsi «touché sa peau», un écolier de Brockton, dans le Massachusetts, a été suspendu trois jours pour «harcèlement sexuel». Le gosse a 6 ans, il est en CP. Sa mère n'a même pas vraiment essayé de lui expliquer ce qui se passait : «Il ne comprendrait pas», a-t-elle déclaré.

Le journal local The Enterprise a relaté l'affaire, et les médias américains ont fondu sur la petite ville. S'en est suivi un tollé national sur le thème : on est allé un peu trop loin dans le politiquement correct concernant les rapports filles-garçons.

L'affaire reflète, jusqu'à la caricature, les excès d'une campagne au départ légitime. Menée depuis des années, elle vise à interdire, dès le plus jeune âge, les attouchements non désirés. Les écoles se sont dotées de codes de conduite en la matière. Celui de l'école de Brockton définit le harcèlement sexuel comme «des comportements répétés, non désirés ou des propos importuns de nature sexiste, à propos du sexe d'une personne ou de son orientation sexuelle». Il y a des exemples de contacts physiques à prohiber : «toucher, prendre dans ses bras, tapoter ou pincer».

Mais cette croisade va parfois très loin. Sur le site web de l'Association nationale des directeurs d'école élémentaire, une page est ainsi titrée : «Les harceleurs sexuels peuvent être des élèves du primaire». On y lit : «Il est très important que les dire