«C'est vrai qu'il fait froid à Moscou, mais nos relations sont au beau fixe.» En visite le 18 janvier en Russie, le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a ainsi résumé avec entrain la chaleur du climat bilatéral. Rien pas plus la «guerre du gaz» russo-ukrainienne que l'invitation surprise du Hamas à Moscou ne peut ternir le «partenariat privilégié» qui unit la France et la Russie. Attendu ce soir sur place, le Premier ministre Dominique de Villepin entend bien renforcer la coopération.
Franchise. Depuis l'accession d'Angela Merkel à la chancellerie allemande, Paris est le meilleur ami en Europe du président russe Vladimir Poutine, toujours prompt à relativiser ses écarts de conduite et à s'extasier devant ses moindres concessions. Gerhard Schröder, qui vantait le «modèle» de la démocratie russe, était auparavant imbattable en la matière. Son «amitié» avec Poutine lui a d'ailleurs valu une retraite dorée : il est devenu président du comité des actionnaires du gazoduc nord-européen sous la Baltique, un projet du géant russe Gazprom, majoritairement détenu par l'Etat.
Il en va tout autrement avec sa successeure, née dans l'ex-Allemagne de l'Est. Sans remettre en cause le «partenariat stratégique» entre Berlin et Moscou, loin de la servilité de Schröder, Angela Merkela a opté pour la franchise. En visite le 16 janvier à Moscou, elle a d'abord rassuré Poutine sur sa volonté de poursuivre le projet du gazoduc sous la Baltique malgré les hauts cris des Polonais