Sydney de notre correspondante
Parce que Tokelau vit au rythme des vagues et des bateaux, cinq jours seront nécessaires pour boucler un scrutin d'autodétermination qui a débuté samedi : les 600 électeurs de cet archipel du Pacifique, qui ne compte que trois minuscules atolls, vont choisir entre devenir indépendants ou demeurer dans le giron de la Nouvelle-Zélande, à qui Tokelau appartient depuis 1948, sous la forme d'un territoire non-autonome.
Isolée mais surpeuplée. Si d'ici à quelques jours, ces îles deviennent indépendantes, Tokelau assise sur les crêtes d'anciens volcans effondrés sera une surprenante nation. Sans aéroport, sans routes, ni capitale. Sans partis politiques, sans journaux, ni prison (les infractions sont sanctionnées par des amendes, des remontrances publiques ou des travaux pour la communauté). Isolée mais surpeuplée. Elle qui a failli être décimée par les maladies inconnues que transportaient les baleiniers et les missionnaires. Qui a manqué disparaître, en 1860, quand des négriers péruviens ont enlevé des centaines d'habitants pour les faire travailler dans des mines en Amérique du Sud...
Tokelau, dont le nom signifie «vent du nord», n'ayant pas d'aéroport, les quatre observateurs des Nations unies sont venus par la mer pour suivre le déroulement d'un scrutin encouragé par le comité des Vingt-Quatre de l'ONU, qui a pour mission de rendre leur souveraineté aux territoires qui figurent encore sur sa liste. Il en reste seize, comme Tokelau, Gibraltar ou