Johannesburg
de notre correspondante
C'est le procès le plus controversé depuis la fin de l'apartheid : l'ancien vice-président sud-africain Jacob Zuma, candidat à la succession de Thabo Mbeki en 2009, est jugé pour viol. Clamant son innocence, il affirme être victime d'une conspiration. Hier matin, à l'ouverture du procès devant la Haute Cour de Johannesburg, quelques centaines de manifestants lui ont chanté et clamé leur soutien. «Cette femme, qui a porté plainte pour viol, a menti. Elle a été achetée !» A 63 ans, le très populaire leader zoulou est accusé d'avoir abusé de la fille d'un vieil ami âgée de 31 ans. Il l'aurait réveillée et violée le 2 novembre, alors qu'elle passait la nuit chez lui dans une chambre d'amis.
Cette affaire de viol n'est pas la seule épreuve qu'il doit affronter. Accusé de corruption, Zuma aurait notamment bénéficié des largesses du géant français de l'électronique militaire Thales, dont le directeur local est également inculpé. Il sera jugé en même temps que Zuma, le 31 juillet à Durban.
L'atmosphère délétère autour de ces deux procès tient en partie à la personnalité de Thabo Mbeki, suspecté depuis des années d'avoir manoeuvré pour écarter tous ses rivaux. Autant le chef de l'Etat apparaît parfois comme un dirigeant autocratique, autant Zuma a la réputation d'être consensuel et proche du peuple. Ces traits de caractère expliquent le soutien dont il dispose au sein du syndicat Cosatu, du parti communiste et de la jeunesse de l'ANC, qui ont fait de