Bogota de notre correspondant
Après des années de silence, la famille de la Franco-Colombienne Aida Duvaltier s'apprête à recevoir la confirmation de son décès en captivité. La police colombienne a annoncé dimanche avoir retrouvé, sur les indications d'un déserteur de la guérilla, le corps de la septuagénaire enlevée presque cinq ans plus tôt, et a entamé aussitôt les procédures d'identification. Paris a confirmé, quelques heures plus tard, qu'il s'agissait «selon toute probabilité» d'Aida Duvaltier.
«Démobilisés». La Franco-Colombienne a été victime d'un délit longtemps fréquent en Colombie : l'enlèvement contre rançon. Parvenus à des chiffres records en 2000, avec 3 700 kidnappings dont la moitié aux mains des guérillas, les rapts faisaient à ce point partie du quotidien que les époux Duvaltier s'étaient préparés à y faire face. Propriétaires d'une petite ferme isolée, dans les montagnes de l'ouest de la Colombie, ils savaient les risques qu'ils couraient en s'y rendant. «Si la guérilla venait me chercher, comme j'étais malade, Aida m'avait dit qu'elle partirait à ma place, expliquait ces derniers mois son époux, Jean-Marie. Personne n'aurait réussi à la faire changer d'avis.»
C'est ce qui s'est produit le 6 mars 2001, dans l'après-midi, quand des guérilleros de l'Armée populaire de libération (EPL), un résidu maoïste, sont arrivés à la ferme. Après plusieurs heures de discussion, les ravisseurs ont emmené sa femme, alors âgée de 67 ans, dans les replis des Andes qui leur ser