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Libération

La victoire électorale du Hamas revue à la baisse

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Les islamistes ont profité des divisions du Fatah et du système électoral.
publié le 15 février 2006 à 20h21

Jérusalem intérim

Le séisme électoral palestinien a impressionné en surface par ses ravages : le Fatah, balayé, a perdu la moitié de ses mandats, tandis que le Hamas a récolté une majorité absolue au nouveau Parlement, 74 sièges sur 132. Mais une analyse en profondeur des résultats montre que la défaite du Fatah n'est pas si cinglante. La répartition impressionnante des sièges ne reflète pas exactement le vote des Palestiniens. Selon les chiffres définitifs, les deux listes rivales sont au coude à coude en nombre de voix : 44,45 % pour les islamistes, 41,43 % pour le vieux parti fondé par Yasser Arafat (chiffres de la Commission électorale centrale palestinienne).

Eclatement. Le système électoral et les dissensions internes ont été fatals au Fatah. Une moitié des députés était élue à la proportionnelle sur des listes nationales, tandis que l'autre était désignée dans des circonscriptions. Au scrutin par liste, le Hamas devance d'une courte tête le Fatah : 29 mandats contre 28. Mais c'est localement que le Mouvement de la résistance islamique a fait la différence, grâce à l'éclatement des votes Fatah. «Dans les circonscriptions, le grand nombre de candidats issus du Fatah qui ont concouru en tant qu'indépendants a gâché des milliers de voix», écrivait récemment un commentateur politique palestinien, Daoud Kuttab. Dans les districts, le Hamas n'a pas rassemblé plus de 40 % des suffrages, et pourtant il a raflé plus de deux tiers des sièges qui y étaient en jeu.

A Bethléem, l'exem