New York de notre correspondant
Le parlementaire républicain Chris Smith est très remonté. C'est lui qui est à l'initiative d'une audition, aujourd'hui, devant un comité de la Chambre des représentants, intitulée «L'Internet en Chine : un outil pour la liberté ou la répression ?». Dans la présentation qu'il en fait sur son site web, il accuse les grands noms de l'Internet américain de «devenir un mégaphone pour la propagande communiste et un outil pour contrôler l'opinion publique». Le 1er février, ces entreprises avaient décliné l'invitation d'une commission du Congrès à s'expliquer sur leurs activités en Chine, prétextant des agendas chargés. Aujourd'hui, impossible de se défiler. Les règles imposent à Cisco, Yahoo, Microsoft et Google de se rendre à la convocation.
«Faire des affaires». Lucie Morillon, la représentante de Reporters sans frontières à Washington, sera également entendue, avec d'autres associations de défense des droits de l'homme. «On passe au stade supérieur, dit-elle. Il y a une énorme couverture médiatique aux Etats-Unis. Les utilisateurs et les investisseurs commencent à le sentir.» En novembre dernier, RSF avait annoncé un partenariat avec 25 fonds d'investissement éthique pour demander des comptes aux entreprises américaines sur leurs activités en Chine. «Elles commencent à craindre pour leur image de marque, ajoute Lucie Morillon. Elles sont amenées à s'expliquer, ce qu'elles n'ont jamais fait avant. Ça montre que ça chauffe pour elles.»
Pour la premièr