Beyrouth de notre correspondante
Le sunnite Saad Hariri, le chrétien Samir Geagea et le druze Walid Joumblatt, les trois leaders de la majorité parlementaire antisyrienne, trois des personnalités politiques les plus menacées au Liban, se tiennent debout au milieu de la foule, main dans la main, bravant les risques. Une présence inespérée qui galvanise les centaines de milliers de manifestants rassemblés, hier matin à Beyrouth, pour célébrer le premier anniversaire de l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri. «Nous sommes libres et toi, tu es un esclave», lance d'entrée de jeu Walid Joumblatt au président prosyrien Emile Lahoud. «Walid, la Syrie est à tes pieds», lui répond la foule, électrisée. Depuis le matin, des habitants de tout le pays et de toutes confessions, drapeaux libanais à la main, convergent vers la capitale. «Nous sommes là pour rendre hommage à Hariri», dit un jeune homme, venu en bus de Tripoli, la grande ville sunnite du Nord. «Mais aussi pour montrer au monde entier que nous resterons toujours unis, musulmans et chrétiens, pour construire un nouveau pays, débarrassé des résidus de la tutelle syrienne.»
Influence. Fin avril, suite à un vaste mouvement populaire, soutenu par d'importantes pressions internationales, les soldats de Damas avaient quitté le pays des Cèdres. Mais aujourd'hui encore, la population considère que le régime baasiste garde une influence au Liban. Que ce soit par le biais de simples individus, comme les officiers qui lui resten