Rome de notre correspondant
Pour s'assurer d'une large victoire électorale, Silvio Berlusconi n'avait pas hésité, en 2001, à passer un accord avec les néofascistes du MSI-Flamme tricolore de Pino Rauti. Cette fois, à l'approche du scrutin du 9 avril, le chef de Forza Italia, à la traîne dans les sondages, s'apprêterait à piocher encore plus à droite. Du côté des groupuscules extrémistes et antisémites.
«Mal absolu». Depuis l'été, le Cavaliere est en pourparlers avec Alternative sociale (AS), un petit parti fondé en 2004 par Alessandra Mussolini. Après sa rupture avec Gianfranco Fini à la suite d'un voyage du leader d'Alliance nationale (AN, issu du MSI) en Israël au cours duquel celui-ci avait défini le fascisme comme «le mal absolu», la petite-fille du Duce a regroupé autour d'elle un cartel de formations de la droite extrême qui a obtenu 1,2 % des voix lors des dernières élections européennes. L'eurodéputée a réussi entre autres à réunir Roberto Fiore et Adriano Tilgher, responsables respectivement de Forza Nuova et du Fronte Nazionale. Condamné à cinq ans de réclusion pour association subversive et bande armée, Fiore a été l'un des leaders de Terza Posizione, un groupuscule impliqué dans le terrorisme néofasciste des années 70 et notamment dans l'attentat à la gare de Bologne, qui fit 85 morts en 1980. Arrêté en 1975 pour «tentative de reconstruction du parti fasciste», Tilgher n'hésite pas, lui, à s'en prendre «aux lobbies juifs inspirateurs de la globalisation».
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