Londres de notre correspondante
Avec une certaine gourmandise, la presse britannique guettait un nouveau faux pas de Tony Blair, une bonne embûche parlementaire qui aurait permis de faire rebondir le débat sur la perte d'autorité du Premier Ministre. La bonne occasion, ce devait être le passage en seconde lecture devant la Chambre des communes du projet de loi antiterroriste. Déjà soumis au vote en novembre dernier, il avait été concocté dans la foulée des attentats de Londres, en juillet dernier, qui ont fait 56 morts dont les quatre kamikazes. L'aspect le plus contesté est la création d'un délit d'apologie du terrorisme, voté d'une courte majorité en première lecture, puis retiré du texte par la Chambre des lords.
Délit attrape-tout. La difficulté, avec les «rebelles» du parti travailliste, c'est qu'on ne peut pas parier sur leurs capacités de résistance. Les députés britanniques ont donc voté en faveur de cet article sur l'apologie du terrorisme, s'opposant ainsi aux lords, mais donnant une victoire à Tony Blair.
La création de ce délit avait été annoncée en août par le Premier Ministre : ce devait être un outil efficace pour lutter contre les «prédicateurs de haine». Hier, Tony Blair a dû expliquer que s'opposer à ce dispositif serait envoyer «un énorme signal contre-productif» sur l'engagement de la Grande-Bretagne dans son combat contre le terrorisme. Les opposants au délit d'apologie du terrorisme s'étaient mobilisés à l'automne dernier, jugeant qu'il s'agissait d'un dél