Washington de notre correspondant
«Au bout du compte, je suis celui qui a appuyé sur la détente et qui a envoyé le plomb sur Harry.» Après s'être caché pendant quatre jours, Dick Cheney est sorti des buissons. Rompant le silence qu'il observait depuis l'accident de chasse dont a été victime samedi son ami avocat Harry Whittington, le vice-président a donné mercredi une interview à Fox News pour endosser toute la responsabilité de ce qui s'était passé et afficher son remords. Par cette interview tardive, la Maison Blanche espère empêcher l'affaire de tourner au scandale.
«Force obscure». Pour les médias, l'histoire était, il est vrai, croustillante : Dick Cheney, déjà perçu dans l'opinion comme la «force obscure» de l'administration, blesse par erreur un de ses amis lors d'une partie de chasse à la caille au Texas, puis cherche à ne pas ébruiter l'affaire ! Personne dans son entourage n'a prévenu la presse ; c'est la propriétaire du ranch où se déroulait la partie de chasse qui a prévenu le journal local, le Corpus Christi Caller Times.
Les médias réclament des comptes. Les commentateurs les plus acides ne manquent pas de faire le rapprochement avec l'attitude de déni affichée par Dick Cheney sur le dossier irakien. Sur le Daily Show, le faux journal culte de Comedy Central, un prétendu «analyste en contretemps balistiques vice-présidentiels» explique : «Ce soir, le vice-Président reste ferme sur sa décision de tirer sur Whittington. Selon les meilleurs renseignements, il y avai