New York de notre correspondant
Washington a rejeté sans appel la fermeture du camp de Guantanamo, comme le demande un rapport de la Commission des droits de l'homme de l'Onu, officialisé hier, et rejeté les dénonciations de torture comme étant un «réchauffé» d'accusations de détenus, «de dangereux terroristes», selon Scott McClellan, le porte-parole de George Bush. «Je crois, a-t-il ajouté, que l'Onu se discrédite quand une équipe comme celle-là se précipite pour faire un rapport sans avoir examiné les faits, en retenant seulement des allégations.»
Le rapport d'une cinquantaine de pages, rédigé par cinq experts indépendants, donne une légitimité aux accusations formulées par les ONG et les avocats des détenus (Libération d'hier). Il dénonce à la fois l'absence de légalité du camp et des conditions de détention. Il fait état de traitements entrant dans le champ de la torture, selon les critères définis par la convention de Genève : exposition à des températures extrêmes, inversion des cycles de sommeil, recours à des chiens, alimentation forcée des détenus en grève de la faim... Environ cinq cents personnes capturées après les attentats du 11 septembre 2001 sont détenues à Guantanamo en dehors de tout cadre légal international. «Le gouvernement des Etats-Unis devrait soit juger rapidement tous les détenus de Guantanamo (...), soit les libérer immédiatement», concluent les rapporteurs.
Que va-t-il advenir de ce document ? «Il ne reflète pas nécessairement les vues du secrétariat