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Libération

L'ombre d'Aristide derrière l'élection de Préval en Haïti

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publié le 17 février 2006 à 20h22

Derrière «Ti-René», le retour de «Titid» ? La question a dominé la campagne à l'élection présidentielle du 7 février. René Préval, le nouveau président, déclaré élu hier après plus d'une semaine de polémiques, va-t-il favoriser le retour de Jean-Bertrand Aristide, l'ex-Président qui a dominé la vie politique haïtienne de ces quinze dernières années, enfonçant son pays dans la corruption, la misère et le mépris des droits de l'homme ? Aristide avait finalement été chassé du pouvoir par une rébellion armée et une intervention militaire américaine, le 29 février 2004, avant de s'exiler en Afrique du Sud.

Chimères. Plusieurs secteurs de l'opposition ont accusé Préval durant la campagne de n'être qu'un «pion» d'Aristide et de ses «chimères», ces gangs armés des bidonvilles de Port-au-Prince, spécialistes du racket et de l'enlèvement et qui servaient à l'époque au régime à réprimer l'opposition. «Amaral», l'un des principaux chefs de gang, longtemps financé par Aristide, recherché notamment pour être interrogé sur le meurtre d'un officier canadien de la Minustah ­ la Mission de l'ONU pour la stabilisation en Haïti, qui maintient sur place 9 500 hommes depuis deux ans ­ avait clairement appelé à voter pour Préval. A Cité-Soleil, le principal bidonville de Port-au-Prince (entre 200 000 et 300 000 habitants), où même les soldats de la Minustah n'entrent plus, les «chimères» se répartissent les quartiers, se font parfois la guerre entre eux et indiquent aux populations pour qui il faut