Katanga (Congo-Kinshasa) correspondance
Au bord du fleuve Congo, devant sa hutte faite de papyrus et de roseaux, Marie-Claire montre sa marmite, pleine de tubercules noirs peu ragoûtants. «Ce sont des pommes du lac, explique-t-elle. Nous mangeons ça depuis que nous avons quitté le village. On a tout perdu là-bas.» Sa famille était installée sur une des rives du lac Upemba, dans le Haut-Katanga, en république démocratique du Congo (RDC). Il y a trois semaines, les rebelles maï-maï ont brûlé son village. Les habitants ont juste eu le temps de prendre une pirogue et de fuir. Depuis, ils essaient de survivre, grâce à la pêche, entassés sur une étroite bande de terre entre fleuve et lac.
Depuis novembre dernier, dans cette région au sud-est de la RDC, plus de 50 000 personnes ont fui les combats opposant les forces gouvernementales aux ex-milices d¹autodéfense, portant à plus de 128 000 le nombre total de déplacés dans cette zone. Une catastrophe dont les humanitaires, hormis Médecins sans frontières (MSF), ont tardé à prendre la mesure. Cela fait des années que rebelles et militaires s¹affrontent ici. Depuis la fin officielle de la guerre, en 2002, les combats n¹ont guère cessé. Mais c¹est la première fois depuis cette époque qu¹on assiste à un tel afflux de déplacés, sans assistance, dans le Katanga.
Exactions. Ailleurs en RDC, la mission des Nations unies au Congo (Monuc) appuie les forces gouvernementales pour garantir le bon déroulement des élections générales prévues en avril.