Alice agite la souris et, d'un clic, fait apparaître sur l'écran l'image de son camarade de classe, Guy. La conversation s'enclenche entre les deux étudiants séparés de plusieurs milliers de kilomètres mais reliés par l'Internet. Elle est au Gabon, lui au Mali. Cette fonctionnaire de 33 ans est inscrite depuis octobre dernier en licence des sciences de l'éducation et promotion de la santé dans une université de Franche-Comté. En France, pense-t-elle, mais elle ignore la localisation précise de l'établissement. Peu importe puisque de nombreux professeurs, tout comme les étudiants, sont éparpillés à travers l'Afrique et l'Europe. Son professeur d'informatique, dont elle est en train de télécharger le cours, est au Niger. «J'ai essayé de m'inscrire dans une université pour poursuivre mes études en France et obtenir un meilleur emploi ici, mais je n'ai pas pu partir», raconte cette femme célibataire, mère d'un enfant. Entre les démarches pour l'obtention d'un visa, d'une bourse, d'un logement dans le pays d'accueil et les questions financières, aller étudier dans une université du Nord s'apparente à un parcours du combattant pour de nombreux étudiants africains. «C'est un ami qui m'a parlé des formations à distance organisées au campus numérique francophone de Libreville, poursuit l'étudiante gabonaise, aujourd'hui je bénéficie d'une allocation et ne paie que 200 euros pour l'année.» Sans devoir se déplacer ni s'éloigner de sa famille, elle obtiendra à l'issue de ses études (un
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par Pauline SIMONET, Libreville (Gabon) correspondance
publié le 18 février 2006 à 20h23
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